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2018-11-23
cr, crihn, conférence, Judith Sribnai

Cr conférence CRIHN, « Si la vérité est dans le vin », journaux, lettres, annales, gazettes, relations et conférences : les actualités savantes au XVIIe siècle

Judith Sribnai

Philosophie magazine consacrait une revue à la Renaissance, un nouveau média qui change tout... les hommes e la Renaissance ont vécu tout cela avant nous. Jean-Baptiste, Homme de Vitruve sur le téléphone cellulaire. Jeu de connivence reposant sur des effets de familiarité et fin du monde. Tribune qui vise à vendre la Renaissance et la philosophie.

En tous les cas possibilité qu’il y ait des lieux qui se touchent 16e 17e, altérité à nous même. Effet de coïncidence qui touche à la fois, les sciences, les arts et la société. Question de la dispersion discursive (diseurs d’appocalypse, influenceurs), c’est la légitimité des discours qui est ici posé.

Savoirs et légitimité articulation qui peut se décliner en plusieurs points : qui, quid du contenu, quel savoir se transmet, sous quelle forme ?

Institutionnalisation des sciences au XVIIe siècle, avec Académies royales. Dans ce contexte que propose de situer la revue savante par rapport à d’autres occurrences de discours savant. Correspondances, puis Journal des savants, et cas particulier des conférences du bureau d’adresse de Théodore ??

Lettres, journaux et conférences. Ne pas faire une histoire des revues savantes, car des formes complémentaires plutôt que concurrentes et successives. Voir comment le cas du journal des savants a participé du déplacement dans l’imaginaire :

  • sur le plan des pratiques (temps de la recherche et diffusion)
  • temps de la diffusion
  • dispositif (linéarité et effets de réseaux et acteurs)
  • historicité, archéologie des discours et travail d’archivage des discours

La correspondance

L’AR ne connaît pas nos découpage disciplinaires actuels. Science pour Furetière « connaissances des choses acquises par une grande lecture ou la méditation. » Même si effort pour départager, logique savoir global et cumulatif.

Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637). Grande bibliothèque. Évoque sujets très divers, circulation du sang, pb médicaux, traductions de Galien. Ensemble d’actualités soumises à discussion et recherche. Un curieux, au sens du cabinet de curiosité, univers clos représentation du monde. Défenseur et illustrateur de la science moderne, astronome défend Gallilée attaqué selon lui injustement. S’engage intellectuellement et physiquement dans une recherche que les contemporains... Se combine, accumulation, circulation imprimée, réseautage, correspondance.

Lettre à Gassendi, à propos d’une gravure d’Épicure. Combinaison de l’observation empirique, désignation objets du savant comme curiosité, et réseau de la république des lettres. On trouve dans les correspondance savante des inquiétudes qui sont celles des périodiques et des tensions dont parlait tout à l’heure.

lettre de Peiresc à Gabriel Naudé, 31 janvier 1636. Naudé alors en train de publier les œuvres de Campanella qui a provoqué une dispute avec lui. Peiresc s’insère dans un réseau savant qu’il met en scène. Un réseau traversé par des désaccord et des querelles. Ces fractures et des dissensions qui appartiennent en plein à l’imaginaire d’un univers savant. Observations savantes, préparation des prochaines mesures. Savoir qui nécessite une mise en commun par échange de manuscrits, lettres et imprimés.

S’articule la recherche, temps des observations qui est aussi un temps de la répétition et temps des annotations. Ligne de temps démultipliée par tous les acteurs. Observations qui peuvent contredire un calcul. Tout ce qui vient interrompre ou faire carrefour dans un univers quotidien. Peiresc qui se présente comme passeur et modérateur de la querelle. Or complètement inséré dans la république des lettres. Le perçoit aujourd’hui comme un érudit ou amateur car pas publié de sommes ou de théorie de doctrine. S’inscrit dans un travail collectif.

Première occurence en France d’une revue savante

Pas le premier journal scientifique car la Gazette depuis 1631 fondé par Richelieu.

Journal des savants fondé par un magistrat Denis ?? périodicité hebdomadaire avec des ruptures et variations. Périodicité de l’hebdomadaire qui créée en 1665 maintenant l’actualité. Type de publication qui répond à un veux des savants de l’époque, mise en commun et communication. Un vœu politique car juste avant la création royale de l’Académie, mais aussi possibilité d’un contrôle plus fort sur les productions savantes que sur la correspondance privée.

Programme que se donne le journal dans l’avis aux lecteurs. Fair savoir ce qui se passe de nouveau dans la République des lettres. Nouveauté qui passe dans les principaux livres parus par la recension des imprimés et des livres en préparation. Institution d’une autre forme de dialogue. Éloges et biographies des personnes célèbres par ses travaux et sa doctrine. Un travail de mémoire qui suppose que la science s’inscrit dans un héritage et une tradition. Pb de la doctrine qui pose celui du rôle des amateurs, ceux qui n’écrivent pas des livres.

Volonté de rendre compte de la censure posée, sera un aspect qui disparaitra rapidement. Singularité mais aussi totalité, toute l’Europe invitée.

Rubriques 1er numéro qui comprend critiques d’ouvrages venant de paraître, de sciences, d’histoire et de philosophie, correspondance et récit ambassade, naissance sorcières.

Journal qui est aussi une bibliothèque. Utile à ceux qui achète des livres leur permettant de les connaître avant, ou pour sans les acheter en avoir une connaissance générale.

Question de la périodicité posée. Choix de l’hebdomadaire car sinon les choses vieilliraient trop, mais aussi notion du divertissement (leur être agréable). Dimension de plaisir car découverte d’un savoir sur le monde ne relève pas au XVIIe d’un travail mais de ce qui détourne du chagrin et des obligations.

Enfin, le journal est un espace ou un lieu. Il emprunte de ce point de vue à la République des lettres mais aussi aux règles de la mondanité. Style qui ne sera pas uniforme, ajuster les matériaux pour leur fournir une régularité. Produit une science pas pédante, qui n’est pas en latin. Actualité que va polir (polémiques). Mêle actualité politique et scientifique. Constitution d’une ... savante et moderne.

Peut être simple amateur piqué du désir de savoir, savoir ce qui doit aujourd'hui se savoir, ce dont on parle. Signale la fin d’une République des lettres fonctionnant sur cooptation. Spectacle du savoir, qui apparaît dans le nom du journal lui même. Qui sont les savants. Tout en perpétuant un rêve humaniste proche de Peiresc savoir comment reconfigure le savoir.

Françoise Waquet souligne que satisfait peu les lecteurs. Un espace de vulgarisation qui n‘est pas réserver aux savants. Entrer dans la République des lettres de fait toujours par cooptation.

Théophraste Renodeau, cf. étude de Sabine Masuri?

Un médecin qui créée à Paris un bureau d’adresse, organisme charitable. Création de la Gazette en 1631, sorte de journal officiel du pouvoir, organe de diffusion de nouvelles très orientées. Souvent accusé d’être l’organe du pouvoir de Richelieu (propagande). Mais connaît néanmoins grand succès, beaucoup question dans les correspondances de savants. En 1632 le même lance ses Conférences. Celles-ci sont à certains égard les cousines des académies privées de l’époque. Conférences publiques, qui ont lieu les lundi apm 1632-42. Y discute de deux sujets puis un seul sous la forme d’un débat classique, pour ou contre. Les débateurs sont anonymes dans l’imprimé (apparaissent sous forme de numéro). Édition hebdomadaire puis en centurie (par centaine). Contenus bigarrés, physique, biologie, médecine. Frères monstrueux vivants dans un même corps, etc. Politique et religieux exclues.

Succès et variétés des thèmes qui témoignent d’un public avide d’apprendre. S’y heurtent point de vue dissonants car les conférences n’ont pas de conclusion. Ouverture de la seconde centurie qui répond aux esprits chagrin. Multitude des avis conçus tel bouquet de fleurs colorées. Métaphore du bouquet qui renvoie à la géographie du savoir cette fois mentale où peu concilier approches et points de vue, chaque lecteur peut se reconstituer une représentation des débats, archéologie. Deuxième métaphore, celle du sentier vers la vérité. Descartes qui prétend qu’un chemin d’autres disant que traverses.

Parenté entre savoir et divertissement mais ici aussi pratique d’un savoir sans ordre et méthode (à la différence de Descartes), sans fin. Inconstance intellectuelle qui a à voir avec la possibilité de ne pas disjoindre science et imaginaire.

Débats animés, pas seulement les orateurs qui restent secrets. Tout en Français. N’allègue des autorités que rarement. Désir de brièveté, et idée que si auteur a parlé avec raison doit se suffire. Science qui n’a pas de nom sinon devient suspecte. Un positionnement assez fort si on pense à l’importance des réseaux savants. Permet de penser correspondance des savants sur un autre dispositif énonciatifs.

Qui est savant ?

Curieux qui ne publie pas de doctrine ? celui qui lit la science car celle-ci devenue mondaine ? Science résolution d’un problème ou conscience d’un problème ? Question de la collectivité.

D’un support à l’autres plusieurs questions perdurent, comment rendre compte de l’actualité, rapport au dialogue et histoire des des sciences. À qui parle de science.

Savoir si ce moment de transformation a quelques rapports avec transformations d’aujourd’hui.

Discussion

Nicolas

Guédon appelle ce moment particulier celui de la mécanisation de l’échange épistolaire. Moment actuel où formes foisonnent avec changement de pratiques de lectures et d’écriture qui fait que pourrait être tentés de faire rapports.

Web ni le réseau, ni le processeur. Numérique qui introduit sans doute changement plus fondamentaux que l’imprimerie à la Renaissance. Double processus de formalisation et d’institutionnalisation dont tu as bien montré qu’il était multidimensionnel : à la fois social, économique, technique et professionnel. Rapports de force financiers très importants dans l’émergence de ces revues. Dispositif périodique qui va malgré tout tendre vers quelque chose de nouveau et devenir canal majoritaire de diffusion, de validation. Rôle d’enregistrement, cf. Philosophical transaction qui sort très peu de temps après : enregistrement, certification, validation, diffusion. Déjà conscience que vont devenir réceptacle de cette primauté sur laquelle vont faire autorité.

Périodique qui met en place un modèle épistémologique sur la circulation du savoir et validation. Tu nous a montré qu’il existe d’autres modèles et que ceux-ci peuvent coexister. Que pas étanches et qu’il existe des formes de circulation entre elles. Expérimenter la transition dans la production d’un format éditorial conversationnel. Pour Merzeau, une réthorique dispositive susceptible de reconstruire du collectif.

Cf. article de Le Marrec et Nova Atlantis. Projets qui présupposent liberté de ton, de discours de forme, une inconstance intellectuelle et qui permettent aux autorités de s’effacer au profit du collectif. Effacement du nom expérimenté par les collectivités du commun. Voit bien de nouveau ici qu’un modèle épistémologique à inventer, moment où cette dynamique inscrite et adressée.

Judith

Sur la question de la mécanisation, pour Waquet si impression change la donne, pour les savants la correspondance restée plus importante que le journal car temps pour se mettre en place.

Frappant qu’en France le développement des revues savantes en même temps que l’institutionnalisation. Un lien très fort entre ces deux éléments.

Parle d’amis ce qui détermine un certain type d’interactions.

Exemple de Renodeau fascinant car se pose la question de savoir si peut produire de la science anonyme. Échanger du savoir seulement, ce qui implique que plus besoin du nom. A la différence de la correspondance où recommandation. Mais complètement dépendant de Richelieu. Oblige toutefois à penser ce que pourrait être une collectivité savante ou un commun.

Bibliographie

  • Françoise Waquet, L'ordre matériel du savoir. Comment les savants travaillent XVIe-XXIe siècles, Paris, CNRS, coll. « CNRS philosophie », 2015.
  • Françoise Waquet, Qu'est-ce que la République des Lettres ? Essai de sémantique historique. — Bibliothèque de l'École des chartes, t. 147, 1989, p. 473-502.